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'AIMER SES FANTÔMES'

2025

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Vues de l'exposition solo Aimer Ses Fantômes

29 octobre - 9 novembre 2025, à l'Espace Nonono

EN

Views from the solo show Aimer Ses Fantômes

October 29 - November 9, 2025, at Espace Nonono

Aimer Ses Fantômes évoque les reflets changeants de la mémoire d’enfance – ce territoire à la fois tendre et troublé où tout se mêle et se transforme. Les souvenirs s’y plient, s’effritent, se recomposent : un lieu, un visage, un geste se perdent et s’échangent, et la vérité se dérobe. 

 

Aussi douce qu’amère, cette période se distingue par son étonnante plasticité. Le souvenir, en tant que matière, demeure incertain, altérable et fragile. Ainsi, chaque instant est réexaminé à la lumière de nos émotions et de nos liens présents.

Dans ses peintures, sculptures et objets, l’artiste revisite ses propres réminiscences, qu’il laisse flotter entre oubli et invention. Il en saisit les contours souples, les spectres et la lumière incertaine, les juxtapositions et les vides. Il traduit les hésitations d’un individu partagé entre peur et confiance, violence et apaisement. Ce qui importe n’est pas tant la vérité que la manière dont le passé se raconte aujourd’hui, un espace où, avec le temps, nos fantômes apprennent à être aimés.

Aimer Ses Fantômes evokes the shifting reflections of childhood memory—an intimate yet unsettled territory where everything blends, blurs, and transforms. Memories bend, crumble, and rearrange themselves: a place, a face, a gesture slips away, trades places, and truth eludes us.

Both tender and bittersweet, this period is marked by its surprising malleability. Memory, as a material, remains uncertain, alterable, and fragile. Each moment is continually revisited through the lens of our present emotions and relationships.

Through his paintings, sculptures, and objects, the artist revisits his own recollections, allowing them to drift between forgetting and invention. He captures their softened edges, their specters and uncertain light, their overlaps and their voids. He gives form to the hesitations of a self wavering between fear and trust, violence and calm. What matters is not truth itself, but the way the past is told today—a space where, with time, our ghosts learn to be loved.

Un texte par Adèle Anstett,

 

Les histoires de spectres bercent nos premiers sommeils. De bons aïeuls ou de sombres esprits sont ainsi supposés nous entourer. Pourtant, c’est assez rapidement que les enfants réalisent que les êtres les plus à craindre et les plus imprévisibles sont ceux qui parcourent la terre à leurs côtés. Ainsi, une fois l’appréhension de la mort rassurée par son caractère inévitable, l’angoisse peut se reporter sur la période qui la précède.

Theo Soulover Verhelst exhume, à travers sa série Memoria, les figures et les formes de son passé. Les détails et les pupilles s’effacent des toiles pour favoriser des attitudes et des atmosphères.

Ces différentes compositions traduisent comment l’équilibre entre les expériences positives et négatives au cours d’une vie prédispose souvent la projection que chacun.e porte sur son propre vécu. Et si le déterminisme faillit parfois, on peut s’accorder sur l’importance de la manière dont les hommes et les sociétés considèrent le passé dans leur négociation avec le quotidien.

Ainsi le travail de Theo Soulover Verhelst n’est pas une injonction à l’amélioration — puisque le progrès n’est pas une chose immuable —, mais plutôt la mise en perspective de ce qui nous est légué à travers les impressions du passé qui rejaillissent soudain ou infusent notre psyché.

 

La réconciliation avec la mémoire peut s’envisager alors comme l’acceptation de ce qui fut pour mieux être. Il ne s’agit pas d’une reddition face aux fantômes et à leur influence, plutôt de prendre acte et de tenir compte pour la suite de notre jour. Il ne s’agit pas forcément de rationaliser systématiquement ce qui nous modèle, plutôt d’articuler notre gestion du quotidien et de nos souvenirs.

A text by Adèle Anstett,

Stories of ghosts cradle our earliest nights. Kind ancestors or dark spirits are said to watch over us. Yet children quickly realize that the beings most likely to frighten or surprise them are the ones who walk the earth at their side. Once the fear of death is eased by its inevitability, anxiety often shifts to the time that precedes it.

Through his series Memoria, Theo Soulover Verhelst exhumes the figures and forms of his past. Details and pupils fade from the canvases, allowing gestures and atmospheres to take precedence.

These various compositions illustrate how the balance between positive and negative experiences throughout a life often shapes how each of us interprets our own story. And even if determinism sometimes falters, we can agree on the importance of how individuals and societies engage with the past as they negotiate their everyday lives.

Thus, Theo Soulover Verhelst’s work is not an injunction toward improvement—since progress is far from absolute—but rather a perspective on what is passed down to us through impressions of the past, which suddenly resurface or slowly infuse our psyche.

Reconciliation with memory can then be understood as the acceptance of what has been, in order to better become. It is not a surrender to ghosts or their influence, but a way of acknowledging them and taking them into account as we move forward. It is not about systematically rationalizing what shapes us, but about finding a way to articulate our relationship to daily life and to our memories.

© SOULOVER Copyright
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